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des pages et des mots
29 novembre 2014

Les vaches de Staline de Sofi Oksanen

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Synopsis 

 

Les "vaches de Staline", c'est ainsi que les Estoniens déportés en Sibérie désignèrent les maigres chèvres qu'ils trouvèrent là-bas, dans une sorte de pied de nez adressé à la propagande soviétique qui affirmait que ce régime produisait des vaches exceptionnelles

. C'est aussi le titre du premier roman de Sofi Oksanen, dont l'héroïne, Anna, est une jeune finlandaise née dans les années 1970, qui souffre de troubles alimentaires profonds.

La mère de celle-ci est estonienne, et afin d'être acceptée de l'autre côté du "Mur", elle a tenté d'effacer toute trace de ses origines et de taire les traumatismes de l'ère soviétique.


Sofi Oksanen décrit avec une grande puissance d'évocation les obsessions de ces deux femmes : Anna ne pense qu'à contrôler l'image de son corps, tandis que sa mère raconte sa rencontre avec le "Finlandais", à Tallin, dans les années 1970, avec une sorte de distance glaçante, comme si sous ce régime de surveillance, la peur s'infiltrait jusque dans les rapports de séduction. Ne serait-ce pas ce passé qui hante encore le corps de sa fille?

 

 Mon avis

Sofi Oksanen nous invite dans le monde d'une jeune fille atteinte de ce qu'elle appelle la boulimarexie ( un mélange de boulimie et d'anorexie), monde dans lequel elle s'est enfermée , acculée dans sa névrose par une enfance vécue avec une mère ayant perdu son identité/nationalité pour en quérir une autre.

Sa mère Katariina, estonienne, se marie avec un Finlandais et s'installe en Finlande. Elle renonce ,en se mariant, à son pays , et élève sa fille dans cet éloignement de leurs origines. Elles partent régulièrement en Estonie pour les vacances, là-bas, la jeune fille s'y sent bien. Sa mère prend toujours ses distances avec l'Estonie et sa famille afin de s'intégrer au mieux en Finlande. De plus, elle est marquée par le régime soviétique qui lui laissera des traces indélébiles. En parallèle, sa fille prend le pouvoir de son propre corps en lui infligeant des traumatismes. Est-ce la névrose maternelle qui entraîne à son tour la fille ? Renier son corps tout comme sa mère a renié ses origines. Il faut savoir avant de lire ce roman qu'y sont décrites très souvent des scènes de vomissement et de gavage. J'ai parcouru quelques avis sur ce roman et je sais qu'elles mettaient mal à l'aise certains lecteurs.

J'ai aimé ce roman parce qu'il raconte la perte d'identité d'une femme , perte d'identité qu'elle semble avoir transmis à sa fille qui la gère via la privation (ou l'inverse) de nourriture. 

Il s'agit du premier roman de Sofi Oksanen connue pour un autre de ses romans Purge qui a reçu plusieurs prix dont le Prix Fémina étranger.

 

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