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des pages et des mots
9 novembre 2015

Barracuda de Christos Tsolkias

  

9782714457912

  

Synopsis

 Daniel Kelly sort de prison.
Vingt ans plus tôt, il était Danny « Barracuda », le grand espoir de la natation australienne. Un adolescent rageur, animé par la soif de vaincre, tout entier tendu vers un seul but : devenir champion. Pour n'être plus le petit métèque, fils d'une coiffeuse grecque et d'un routier australien. Pour montrer à ces petits bourges pour qui tout semble facile que lui, le boursier, peut les battre. Pour ne plus être prisonnier de ce corps encombrant, de ces pensées qui lui viennent dans les vestiaires.
Aujourd'hui, Daniel est ce champion déchu qui a commis l'irréparable. Il est cet homme que la prison a à la fois brisé et révélé. Il est ce fils, ce frère qui veut se réconcilier avec les siens. Il est cet adulte qui va devoir une dernière fois se confronter à l'ado qu'il était pour mieux tenter de revivre...

 

Mon avis  

J'avais lu il y a quelques années maintenant la gifle de Christos Tsolkias c'est pourquoi je n'ai pas hésité à lire Barracuda, je savais déjà ce que j'allais y trouver . Dans les roman de Tsolkias, on y trouve une description très crue de la société australienne. L'auteur ne tourne jamais autour du pot pour dénoncer les travers de ce pays et de ses habitants. De l'Australie, bon nombre d'européens en ont l'image édulcorée d'un bel Eldorado. Que nenni , bienvenue dans la famille de Daniel Kelly, jeune garçon issu d'une mère grecque et d'un père australien. Fils aînée d'une fratrie de trois enfants, Daniel ou Danny est un excellent nageur promis à un brillant avenir dans la discipline. Il obtient une bourse pour étudier dans un collège huppé et bénéficier du meilleur entraînement. Danny, le métèque, se retrouve parmi une bande de garçons moqueurs et sûrs d'eux.  Il essuie quelques brimades lorsque son coach lui demande d'avoir du répondant ( ce qu'il fera). Si Danny souhaite être le plus fort, le plus rapide afin de se sortir de son milieu qu'il considère comme médiocre, son rêve est avorté lors d'une compétition au Japon. La défaite lui assène un coup de massue si effroyable qu'il perd ses moyens , pleure comme un enfant et abandonne la natation et la compétition. Quelques années plus tard, il retrouve un ancien copain lors d'une fête à laquelle il s'invite et là c'est le drame... la confrontation verbale avec Martin se termine par une confrontation physique où une fois encore, Danny perd ses moyens.... situation qui le conduira en prison. La vie de Danny est une succession d'échec mais le mal est plus profond, il se trouve dans son rapport conflictuel avec son père. Le dernier chapitre clôt avec brio le roman, l'auteur y décrivant un souvenir d'enfance  : Daniel, et son père à la mer , Daniel l'enfant, et son père qu'il voit comme grand et fort . Cette image paternelle est très forte et montre à quel point Daniel a idéalisé son père , comment sa passion de la natation est née ce jour avec son père. Ce père aimant sûrement mais absent .....

La narration de ce roman est particulière , on passe d'une époque à l'autre très rapidement. Une chronologie éclatée mimant le désordre général de la société australienne et le désordre individuel ( celui e Daniel). Certaines scènes sont décrites de manière très crue, ne soyez pas étonné par le langage osé de l'auteur, La gifle était déjà de cet acabit. Nulle surprise dans ce roman pour moi.

J'ai aimé ce roman, même si on peut parfois se perdre dans la continuité des évènements. Je trouve que l'écriture percutante détruit ou du moins malmène l'image de l'Australie.Roman encore sociétal qui essaie de définir les rapports complexes des hommes entre eux , avec leurs origines ethniques mais aussi sociales. Danny, l'adolescent , bouillonnant de l'intérieur , attendant trop des autres , déçu en permanence reflète le malaise de la société moderne dont les rêves d'égalité ne sont qu'échec.

 

 

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