Le cas du docteur Koukotski de Ludmila Oulitskaia

Synospsis

Le jeune chirurgien et obstétricien Pavel Alexeïevitch Koukotski, descendant d'une longue et brillante lignée de médecins, possède un don pour lequel il n'a aucune explication scientifique : une vision quasi radiologique qui lui permet de voir immédiatement de quel mal souffrent ses patients. Mais de don disparaît chaque fois qu'il a des relations sexuelles avec une femme. Sauf avec Eléna, qu'il arrache à la mort au début de la Seconde Guerre mondiale et dont il tombe amoureux dans la salle d'opération...

Avec cet ouvrage, Ludmila Oulitskaïa nous offre un vaste roman où les vies d'une demi-douzaine de personnages hauts en couleur se fondent dans une narration riche en évènements et en rebondissements, couvrant ainsi un demi-siècle d'histoire russe. Son plaisir de raconter et se maîtrise de la matière romanesque sont plus que jamais éclatants, sans que l'auteur perde de vue les grandes questions éthiques - ici, plus particulièrement, les rapports entre religion et science - qui traversent toute son œuvre.

Mon avis

Ce roman est composé de trois parties et raconte l'histoire du docteur  Koukotski, célèbre et brillant obstétricien russe , qui n'aura de cesse de défendre l'avortement. Si comme le titre l'indique , il  est le personnage principal de ce roman, l'auteur dresse le portrait de plusieurs personnes vivant autour de ce dernier. Nous pouvons citer sa femme, la fille de sa femme qu'il considère comme sa propre fille, leur bonne, son ami et scientifique Goldberg, ses enfants, Toma  une jeune enfant que la famille a adopté suite au décès de sa mère. Bref, tous ses personnages sont intéressants , l'auteure les décortique sans nous assommer de détails insignifiants.

La première et troisième partie sont très agréables à lire, la deuxième m'a paru interminable et inintéressante. On rentre dans la rêverie d'Eléna , l'épouse du médecin. Eléna commence à perdre le fil de sa vie , semble isolée dans un monde que personne ne peut comprendre ( s'agit-il d'une démence, d'Alzheimer , on ne le saura jamais vraiment). Cette rêverie est une sorte de parenthèse dans le roman, en décalage avec tout le reste. La rêverie est allégorique , je me suis un peu perdue dans cette errance onirique. il m'en a fallu de peu pour que je décroche ou que je saute quelques pages....

Mis à part cette deuxième partie , j'ai plutôt apprécié ce roman. J'ai trouvé les destins de Toma  et Tania ( sa fille) assez etonnants puisque Tania  l'intelligente se marginalisera alors que Toma , jeune fille décrit comme une élève très moyenne, étudiera et prendre une voie scientifique.

Ce roman nous fait voyager dans en Russie et les époques, de Staline aux camps d'enfermement ,en passant par l'évolution des moeurs et de la science aux prises avec la morale religieuse (incarnée par la bonne).